09/09/2013
États-Unis

Aide aux pays en développement

D'après un rapport présenté aux législateurs le 1er août, le
gouvernement des États-Unis a consacré en 2012 près de 960 millions de
dollars à l'amélioration de l'accès à l'eau potable, aux installations
sanitaires et à l'hygiène dans des pays en développement.

Le rapport annuel du département d'État achevé en juillet révèle
qu'environ 2,8 millions de personnes supplémentaires ont eu accès à de
l'eau salubre l'année dernière, tandis que près de 900 000 personnes ont
bénéficié d'un meilleur accès à des installations sanitaires. L'aide des États-Unis pour améliorer l'accès à l'eau potable et aux
installations d'assainissement relève de la loi de 2005 relative à la
fourniture d'eau potable aux pauvres, parrainée par le sénateur Paul
Simon, qui stipule qu'un rapport détaillant les activités et les progrès
enregistrés doit être présenté chaque année au Congrès. Lors d'une
audience tenue le 1er août, le sous-comité des affaires étrangères à la
Chambre des représentants a examiné les programmes d'aide internationale
du gouvernement dans les domaines de l'eau, de l'assainissement et de
l'hygiène, regroupés sous l'appellation WASH dans le secteur du
développement international.

Ami Bera, député de la Californie et médecin, a déclaré que les pays en
développement ont avant tout besoin d'eau potable, car elle constitue un
préalable indispensable à une bonne nutrition et un bon état de santé.
Aux yeux de M. Bera, améliorer l'accès à l'eau propre est "un moyen
efficace de sauver des vies, mais aussi une tâche importante que nous
pouvons accomplir afin d'atténuer les souffrances des êtres humains."

Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies d'origine
hydrique sont les pathologies les plus meurtrières au monde. Selon ses
estimations, chaque année elles provoquent le décès de 2,2 millions de
personnes, dont plus de la moitié sont des enfants. Dans le monde, près
de 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à des sources d'eau
améliorées et 2,4 milliards de gens ne disposent pas d'installation
d'assainissement de base, selon l'OMS.

Voici quelques-uns des services d'eau améliorés cités par le rapport du département d'État :

  • près de 264 000 Indonésiens et de 155 000 Kenyans ont bénéficié de l'apport de l'eau salubre dans leurs communautés ;

  • des installations d'assainissement améliorées sont désormais disponibles pour environ 20 000 Indonésiens et 113 000 Kenyans ;

  • grâce à la construction de stations de pompage et de systèmes
    d'adduction d'eau financés par l'Agence des États-Unis pour le
    développement international – USAID, plus de 1,7 million de Jordaniens
    jouissent aujourd'hui de services d'eau améliorés ;

  • dans le cadre de projets soutenus par USAID au Malawi, 42 000
    personnes – dont la moitié de femmes – ont été formées à l'utilisation
    d'instruments de gestion de bassins versants qui préservent l'eau et les
    sols.

Aaron Salzberg, coordinateur spécial pour les ressources hydriques du
département d'État, a expliqué aux membres du sous-comité que
l'augmentation des ressources de l'initiative WASH revêt une importance
toute particulière pour les femmes. En effet, ce sont nettement les plus
grandes victimes d'un accès insuffisant à l'eau. "Selon les
estimations, en Afrique subsaharienne les femmes passent quelque 40
milliards d'heures par an à aller chercher de l'eau"
, une activité
qui peut prendre jusqu'à cinq heures par jour. Cette corvée quotidienne
n'est pas non plus sans présenter des dangers pour les femmes et les
enfants qui traversent des zones isolées où ils sont vulnérables aux
accidents et aux agressions.

 

Grâce à la loi du sénateur Paul Simon, des progrès importants ont été
enregistrés pour étendre l'accès à l'eau potable et aux services
d'assainissement. Toutefois, Christian Holmes, coordinateur des projets
de l'USAID relatifs à l'eau et à l'assainissement dans le monde, a
affirmé devant le sous-comité que la pérennisation de ces services
constituait la partie la plus épineuse du problème. "Par exemple, a ajouté M. Holmes, c'est
une chose de fournir un accès amélioré à l'eau, aux installations
d'assainissement et à l'hygiène à 10 000 personnes. Quant à savoir ce
qu'il sera advenu de ces 10 000 personnes d'ici quinze ans, c'en est une
autre. Cela demande du temps et des ressources."

Dans le cadre de leurs efforts de développement international, les
États-Unis mettent l'accent sur l'amélioration des systèmes d'eau et
d'assainissement depuis des décennies, mais la question a pris une autre
envergure en 2012 avec la publication du rapport intitulé Global Water
Security (La sécurité de l'eau dans le monde), élaboré par le Bureau du
directeur du renseignement national – ODNI. Le rapport a révélé que si
des mesures plus efficaces de gestion de l'eau n'étaient pas adoptées, "de nombreux pays présentant un intérêt pour les États-Unis"
devraient être confrontés à de graves pénuries d'eau, à tel point que
la sécurité nationale s'en trouverait menacée d'ici à 2040. À la lumière
de ces conclusions, la secrétaire d'État à l'époque, Hillary Rodham
Clinton, a ordonné qu'une réponse plus stratégique des États-Unis soit
adoptée afin que les défis hydriques auxquels le monde en développement
est confronté soient relevés.

M. Salzberg a déclaré que "l'objectif général des efforts des
États-Unis sur les questions internationales liées à l'eau est d'aider
les pays à assurer leur sécurité hydrique"
. La stratégie des
États-Unis apporte non seulement des ressources financières pour
remédier au problème, mais aussi la grande expérience dans les domaines
de l'ingénierie, de la technique et de la science des agences fédérales,
étatiques et locales. "Bien souvent les pays ne nous disent pas
'donnez-nous votre argent' mais plutôt 'montrez-nous comment vous-mêmes
avez réglé vos problèmes'
, a dit M. Salzberg. Pas un mois ne
s'écoule sans que nous n'accueillions au moins un, deux, voire trois
groupes parfois, venus depuis le monde entier aux États-Unis pour
apprendre de nos expériences [sur l'utilisation et la mise en valeur des
ressources hydriques] – qu'elles soient bonnes ou mauvaises."
En
outre, selon M. Salzberg, le département d'État redouble d'efforts
diplomatiques afin d'insuffler un plus grand engagement politique au
niveau local dans l'augmentation de la planification et des engagements
financiers en faveur des infrastructures d'eau et d'assainissement.

Charlene Porter, United States Department of State – 01-08-2013